Sans domiciles fixes de la rupture a l’errance : un accueil impossible ? la sdat : du principe d’accueil a une logique d’action
S’il existe un phénomène dont les médias soulignent la récurrence ces dernières années, c’est bien la difficulté de la société à faire face aux problèmes posés à elle par les SDF. A chaque entrée d’hiver, il n’est pas un magazine TV ou papier, une radio, qui ne dévoile son reportage sur le sujet. Les affres du climat, la diminution des températures ne peuvent qu’attirer la compassion de ceux qui peuvent s’enorgueillir (se rassurer ?) de posséder un abri les protégeant des vicissitudes de la nature. A chacun de ces reportages, on tente de comprendre. Pourquoi reste-t-il dans nos pays dits « riches », des personnes en situation de survie à la rue ? Pour répondre à ces questions, les sciences sociales sont convoquées. De la sociologie à la psychologie (clinique ou cognitive) voire la médecine, forces explications nous sont fournies. De même, un grand nombre d’explications nous sont fournies concernant les différents intervenants auprès de ces populations, des bénévoles aux travailleurs sociaux en passant par les médecins. Rien n’y fait, hiver après hiver reviennent les mêmes questions, la même indignation avec l’apparition de phénomènes comme celui créé par les enfants de Don Quichotte, point d’orgue de ces mouvements apparu l’hiver 2006/2007.
Travailleur social en charge de la responsabilité d’un centre d’accueil d’urgence durant plusieurs années, il m’a semblé que cette question de la compréhension du phénomène n’était pas obligatoirement la plus importante à traiter. Après avoir constaté la l’hétérogénéité des publics et la diversité des situations, je tenterai de mettre à jour les paradoxes engendrés par la relation entre eux et la société et montrerai que le point commun à tous ces parcours se situe dans la rupture. Notamment, dans la première qui se présente à nous : la rupture d’hébergement. C’est alors, qu’au travers la description de réalités du travail quotidien