Sans Nom 1
Fabio
2nd 7
Vers le bac
C'est dans un XVIIè siècle classique, imprégné de culture antique, que Racine triomphe au théâtre avec ses tragédies dont l’une des plus célèbres reprend un mythe, déjà présent chez Homère, Phèdre. Dans la préface de cette pièce, il écrira que « Phèdre n’est « ni tout à fait coupable, ni tout à fait innocente. » En jugeant son personnage dès la Préface de son œuvre, Racine le fait immédiatement apparaître dans sa dualité.
Comment cette apparente contradiction entre noirceur et innocence s’explique-t-elle à la lecture de la pièce ?
Pour reprendre l’ordre de la citation racinienne, Phèdre n’est « [pas] tout à fait coupable » : petite-fille du Soleil par sa mère Pasiphaé, elle subit la vengeance de Vénus, furieuse qu’Hélios ait révélé ses amours avec Mars. Phèdre a donc fait tout ce qui était humainement possible pour se soustraire à cet amour : elle a supplié Vénus, lui a construit des temples, offert des sacrifices ; elle a également exilé Hippolyte à Trézène afin d’apaiser sa flamme. A sa décharge encore, la sœur d’Ariane a subi l’influence négative de sa nourrice qui l’a mal conseillée, l’enjoignant d’avouer son amour à Hippolyte lorsque l’on crut Thésée mort.
Toutefois Phèdre est coupable de ne pas avoir été plus prudente à l’annonce du décès de son mari, coupable d’avoir entraîné Hippolyte dans la mort en lui avouant ses sentiments tout d’abord, puis en le laissant accuser d’impudeur par Oenone. Phèdre est coupable d’avoir cédé aux mauvais conseils de sa gouvernante en faisant taire sa conscience. Elle aurait enfin pu s’en tenir au double mal de l’amour adultère et incestueux mais elle a cédé à la jalousie et au mensonge.