Sante et environnement
Contribution à l’Histoire des Toupouri et de leur langue
Christian Seignobos et Henry Tourneux La langue tupuri et ses substrats La confusion des sources anciennes Les premières données d’une langue « tuburi » se trouvent dans la compilation de lexiques publiée par J. Lukas en 1937, reprenant des vocabulaires recueillis par l’expédition allemande en Afrique centrale (1910-1911), dirigée par son altesse le duc Adolf Friedrich zu Mecklenburg. Cette publication était suivie de près par celle de J. Mouchet (19381), qui, lui, donnait une liste de 300 mots « tupuri » qu’il avait recueillis lui-même. J. Mouchet classait cette langue dans un groupe Kabi-Bénwé, aux côtés du « moundang ». Dans le Handbook of African Languages (Part II, Languages of West Africa, 1970, p. 146), D. Westermann et M.A. Bryan classent le kera dans un « groupe de langues isolé » baptisé « MBUM », immédiatement à la suite du « tupuri », considéré comme un ensemble dialectal. Se fondant apparemment sur les données de Lukas 1937, J. Greenberg (1970 et éditions antérieures) classait le « tuburi » dans le neuvième groupe de ses langues tchadiques (Chad languages). En 1974, K. Ebert, comparant les listes « Tuburi-Kera » et « Tuburi-Fianga » publiées par Lukas avec ses propres données kera, concluait que les deux listes anciennes rapportent des mots kera et non tupuri. Voici un petit extrait de sa confrontation1 : tuburi-kera Nase Pferd Vater weiß Ziege ninim danga aba barua karang tuburi-fianga nenim danga bram gebirwi harda kera niini niinim (ton nez) gâdaamo (masc.) daa»a (fém.) bar bram (ton père) kibirwi (masc.) bârwa (fém.) gâbârwâ» (plur.) harga (sing .) kaara» (plur.)
On aura remarqué que K. Ebert, par la même occasion, explique les anomalies des sources anciennes. Pour « aba », elle aurait sans doute pu dire qu’il s’agit d’un terme d’adresse, et non d’un terme de référence. Le débat sur la nature et la classification du tupuri et du kera est donc clos. On notera, au passage, que le seul