Sarah
La guerre, Otto Dix (1928-1931) triptyque (tableau en 3 partie).Otto Dix nous montre clairement dans ce tableau les ravages de la guerre. Il s'inscrit à ce moment-là dans un mouvement purement pacifiste. Le réalisme extrême du panneau central, représentant des cadavres pourrissants, un squelette et un paysage dévasté, illustre sa propre expérience traumatisante du conflit.Au niveau de la composition du tableau, on ne retrouve aucune ligne permettant de trouver le point de fuite, ce qui interdit toute impression de stabilité. Tout le tableau inspire donc le chaos.La chronologie impliquée dans le tableau implique également un cercle vicieux, infernal : à gauche les soldats partent au front, au milieu, ils subissent l'horreur, à droite, blessés, ils rentrent chez eux ou rejoignent le camp. La prédelle (panneau situé tout en bas) peut indiquer le repos ou la mort. Mais dans tous les cas, le tableau dénonce l'éternel retour au front des soldats.

Otto Dix a fait des dessins et des gouaches pendant la guerre. Mais l’attention du peintre ne se porte pas sur les conséquences de la violence de guerre faites aux corps. Son travail porte plutôt sur la terre, vue comme une victime de la guerre.

La vilaine guerre côté allemand. Les tranchées sont aussi meurtrières, les souffrances intolérables, les dignités humaines souillées dans le sang et la vermine. De l'autre côté, Otto Dix est un artiste témoin dont les dessins croqués sur le vif nous rapportent des images presque identiques à celles de nos poilus agonisants. Le peintre vient à peine d'achever ses études à l'Ecole des arts appliqués de Drssed lorsqu'il part au front. Ses premières inspirations d'adulte seront morbides. Elles l'influenceront jusqu'à la fin de sa vie. Un style caricatural, acide, aux confins d'un expressionnisme grostesque, naîtra de ces visions mortifères. Les soldats deviennent de plomb pour mieux éclater sous la mitraille. Cette candeur crue accentue la véracité du