Sarkozy, hyperprésident ? discours entree en fonction vendredi 22 juin 2007
DU JAMAIS VU sous la Ve République ! Un président de la République qui invite les parlementaires de la majorité à l’Élysée pour lire un véritable discours de politique générale. Pendant un peu plus d’une heure, les 344 députés et 160 sénateurs de la majorité ont écouté, religieusement, la parole présidentielle. Les élus sont arrivés en fin de matinée, après le premier Conseil des ministres du gouvernement Fillon 2. Entre le défilé des ministres et le cortège des parlementaires, dont les ex-ministres du gouvernement Villepin, la cour de l’Élysée grouillait de tous côtés.
À midi et demi, le président de la Républtique fait son entrée dans la salle des fêtes, sous les applaudissements. C’est sa première intervention publique à l’Élysée depuis la passation de pouvoirs, le 16 mai. Fort d’une confortable majorité, malgré une résistance inattendue de la gauche, Nicolas Sarkozy entend lancer son quinquennat par un discours fondateur, qui veut avant tout donner une cohérence à ses promesses de campagne, et notamment à son projet économique et fiscal. Discours qu’il a décliné hier soir depuis son bureau, interrogé sur TF1.
En soi, c’est une révolution institutionnelle : avant même de pouvoir s’exprimer au Palais Bourbon, comme il souhaite le faire à l’avenir, Sarkozy a convoqué les parlementaires de sa majorité pour fixer le cap et détailler certains grands chapitres de son programme. À l’Élysée, on réfute déjà l’expression de « discours de politique générale », en soulignant qu’il n’a rien dit sur « la justice, l’éducation, l’immigration, la culture et la sécurité » !
« Hyperprésidentialisation »
Il n’empêche, journalistes et parlementaires sont sortis estomaqués par l’omniprésence du chef de l’État : à la fois président, premier ministre, chef de la majorité, porte-parole du gouvernement, et même ministre de l’Économie et des