Sartre - les mains sales
En fait, nous sommes une liberté qui choisit, mais nous ne choisissons pas d'être libre : nous sommes condamnés à la liberté.
– J-P. Sartre, L’Etre et le néant
En 1948, Sartre publie une pièce de théâtre intitulée Les mains sales. Tantôt critiquée pour les lieux communs qu’elle présente à l’égard du mode de vie communiste, ou encore son incompréhension de l’espace conjugal, la pièce de Sartre n’est pas épargnée par la critique. À l’inverse de ses attentes, celle-ci est bien reçue par les non-communistes et mal reçue par les communiste et leurs sympathisants.
Hugo, jeune révolutionnaire, s'est engagé dans une tâche qui lui apparaît difficile à son abordage : il doit commettre le meurtre de Hoederer, ancien membre du parti révolutionnaire dont les idées divergentes mettent en péril la pureté du groupe insurgé. Au travers du personnage d'Hugo est articulé un discours qui suit le concept de liberté, propre à Sartre. Nous connaissons l'auteur pour les romans à thèse commis et somme témoins, avec cette pièce, d'une œuvre théâtrale qui suit la même lancée. Il s'agira de voir comment Sartre déploie ses concepts philosophiques dans Les mains sales, plus précisément au travers du personnage d'Hugo, entourant la notion de liberté. Nous verrons d'abord de quelle manière celui-ci traite l'idée de dépassement, surplombée par la notion de situation, développée dans son livre Situations II. Ensuite, nous nous attarderons à sa réflexion sur l'endossement d'une condition permettant le mouvement vers la liberté. Les mains sales
Hugo sort de prison après deux années d’incarcération. Ce dernier fut enfermé pour avoir commis un meurtre passionnel, tuant Hoederer, ancien membre du parti. Sorti de prison, il se rend chez Olga, activiste impliquée dans le même groupe, chez qui il espère trouver refuge. Tout juste arrivé, deux hommes se présentent chez celle-ci afin de tuer Hugo, qu’ils croient dorénavant incompatible aux idéaux du parti. Olga