Sartre
Aussi les bistrots de Saint-Germain n'ont-ils pas vraiment attendu Sartre et Beauvoir pour se faire mousser (ayant déjà vu passer Rimbaud, Verlaine ou Hemingway). Pourquoi alors leur restent-ils à ce point attachés ? Question de circonstances ? A la Libération, nombre d'auteurs affluent vers ce pré carré, pullulant de librairies et d'éditeurs. Des manuscrits s'échangent, chacun est avide d'une renaissance culturelle, après l'ère de censure du gouvernement de Vichy. L'histoire récente éclipse l'ancienne et Saint-Germain-des-Prés redevient le centre culturel de la capitale. Du coup, Sartre et Beauvoir en paraissent des précurseurs sans l'avoir cherché. Ils en profitent pour jongler entre les différents réseaux littéraires qui papillonnent alors autour d'eux, et que définit Sartre : "Flore : jeune littérature ; Deux Magots : vieux littrateurs ; Lipp : politique."
En 1946, Sartre emménage avec sa mère, au quatrième étage du 42 rue Bonaparte : vue plongeante sur la terrasse des Deux Magots, où se succèdent Roger Vailland, les frères Prévert, Jean Genet, les surréalistes… Il y restera