SAUVONS L'AFRIQUE
Pas d'espoir chez ceux qui y sont ou en sont, pas d'espoir non plus chez ceux qui lui veulent du bien. On est passé de la sympathie à la condescendance, de la condescendance à la pitié puis, peu à peu, même cette pitié a fait place à un profond découragement et à un certain agacement.
Avec la prolifération de la misère dans une population qui se multiplie à un rythme effarant, l'avenir de l'Afrique paraît encore plus désolant que son présent. Pourquoi tout un segment du tiers-monde ne progresse-t-il pas, mais régresse?
On cherche souvent les causes de cette catastrophe dans la colonisation. Ce pourrait être une explication que son évidence rendrait assez futile, puisqu'elle ne change rien à la situation actuelle. Elle ne sert, en fait, qu'à aviver, chez la population des pays développés, un sentiment de culpabilité, dont on n'est plus sûr s'il permet que l'on fasse de meilleure grâce des cadeaux à l'Afrique, ou s'il n'est pas devenu plutôt une incitation à fermer les yeux, pour ne pas voir les conséquences navrantes des gestes qui ont été posés.
Cette dénonciation du colonialisme n'est pas seulement futile, cependant, mais nocive, car elle fausse le diagnostic du sous-développement de l'Afrique subsaharienne, biaise la lecture du syndrome et conduit à prescrire un traitement inapproprié.
OUI, la « colonisation », au sens restrictif où nous l'entendons ici de la conquête du monde entier par l'Occident, durant la période allant environ de 1825 à 1950, a certes contribué à la genèse du sous-développement que nous voyons aujourd'hui en Afrique. Dans certaines régions, le hiatus ainsi introduit a