Scarron, le roman comique (1651-1660)
Né en 1610 dans la noblesse de robe, fils de Paul Scarron, conseiller au Parlement de Paris à la cour de comptes, il entre dans les ordres en 1629. Il vit au Mans de 1632 à 1640, dans l'entourage de l'évêque Charles de Beaumanoir et fréquente les salons provinciaux. En 1638, à la suite d’une chute dans la Sarthe en plein carnaval, il est atteint d'une tuberculose osseuse qui le paralyse et le rend difforme.Il commence à écrire ses premières œuvres à partir de 1643. Son Recueil de quelques vers burlesques connut un très grand succès, et mit ce genre à la mode. Il publie ensuite Le Typhon (1644), première épopée burlesque, puis de 1648 à 1652 le Virgile travesti, parodie de l'Énéide. Il rentre à Paris et en 1652, à 42 ans, il épouse une orpheline sans fortune âgée de seize ans et demi, Françoise d'Aubigné, petite fille d'Agrippa d'Aubigné et future Madame de Maintenon – probablement pour lui éviter le couvent, à quoi la condamnait son absence de fortune. Il ouvre un salon dans le quartier du Marais, qui sera bientôt couru par tous les familiers du Louvre, en particulier Mancini et le Maréchal d’Albret, Ménage et Sarasin. Écrivain de théâtre, il publie des comédies, le plus souvent imitées de modèles espagnols, Tirso de Molina ou Francisco de Rojas : Jodelet ou le Maître valet (1645), Don Japhet d'Arménie (1653), L'Écolier de Salamanque (1654), Le Marquis ridicule ou la comtesse faite à la hâte (1655), La Fausse Apparence (1657), Le Prince corsaire (1658).
Dans le même temps, il rédige le Roman comique : La première partie est publiée en 1651, la seconde en 1657. Scarron meurt avant d'avoir écrit la troisième. Lui-même rappelle ses souffrances dans son épitaphe : Celui qui cy maintenant dort
Fit plus de pitié que d'envie,
Et souffrit mille fois la mort
Avant que de perdre la vie.
Passant, ne fais ici de bruit
Garde bien que tu ne l'éveilles :
Car voici la première nuit
Que le pauvre Scarron sommeille.