Science politique
Contre-jour
endant sa période de transition, la Bulgarie n’a pas suivi un programme très cohérent de réformes : celles-ci ont été mises en œuvre quand les réformistes étaient au pouvoir et, chaque fois qu’ils ne l’étaient plus, elles ont été non seulement stoppées mais parfois annulées. Aujourd’hui, quatre acteurs principaux occupent la scène politique : le Parti socialiste bulgare (BSP, ancien parti communiste), promoteur de réformes graduelles et défenseur de la primauté des considérations sociales sur les réformes de structure ; l’Union des forces démocratiques (UDF), coalition anticommuniste de diverses organisations, fondée en 1989 puis transformée en parti prônant les valeurs démocrates-chrétiennes, qui a porté les grandes réformes pendant la période de transition ; le Mouvement pour les droits et les libertés (MRF, parti de la minorité turque) créé en 1990, qui a formé des coalitions avec chacun des autres groupes selon la période ; et le Mouvement national Siméon II (NMSS) qui, créé par l’ancien roi de Bulgarie Siméon II de Saxe-Cobourg-Gotha au printemps 2001, a vu grandir rapidement sa popularité dans toutes les couches de la société et a remporté haut la main les élections de juin 2001. Schématiquement, la période de transition commença en 1991 par un ensemble de réformes soutenues à la fois par le BSP et l’UDF. Après quelques progrès, la situation s’enlisa entre 1993 et 1996 – période au cours de laquelle le BSP a soutenu et parfois dominé le gouvernement. Le coup d’arrêt et même, dans certains cas, le retour en arrière imposé aux réformes débouchèrent sur une grave crise économique en 1996-1997. Il s’ensuivit l’élection d’une majorité favorable aux réformes, conduite par l’UDF. En juillet 1997, le nouveau gouvernement adopta un système de currency board en vue de crédibiliser sa discipline budgétaire et financière et poussa les réformes structurelles et administratives