[pic]__________________________________________Sociolinguistique / juin 2010

Il est fort de constater que le parler jeune devient un phénomène de mode et de société en France. Il n’est pas rare de constater que parfois les médias, la publicité voire les personnalités politiques s’en inspirent pour conquérir un nouveau public. On peut citer l’exemple de madame Fadela Amara, qui n’a pas hésité à utiliser l’expression « a donf » signifiant « à fond » lors d’un Conseil des Ministres.
En fait on peut se demander si ce français branché n’est pas une phase de l’intégration médiatique du français des jeunes et une étape sur le chemin de sa normalisation sociolinguistique. Une faute de syntaxe ici, un néologisme là, le style faux-jeune a envahi le paysage. Cette « nouvelle langue de bois » se pratique partout. D’abord dans la pub et les médias. Enfin à table, le dimanche pendant les déjeuners de famille, quand papa veut frimer devant les copines de sa fille, ou de sa femme».
Henri Boyer. Les mots des jeunes. Observations et hypothèses. Revue langue française. Paris : Larousse, juin 1997.

Nouveau français, français branché, parler jeune, langage de banlieue : à l'opposé d'une vision unificatrice et nationale de la langue, des variations dans les usages du français et une nouvelle situation sociolinguistique apportent des éléments imprévus mais importants pour l'avenir.
Les définitions de ces manifestations langagières ne sont pas consensuelles.
Si, pour H. Boyer il s'agit d'un français "turbulent", autrement dit, d'un cas de "déviance" sociolinguistique par rapport à une langue normative, Boris Seguin et Frédéric Teillard[1], dénoncent pour leur part les stéréotypes qui entourent l'expression " langage de banlieue ". Ils préfèrent l'associer plutôt à la même problématique qui entoure les langues régionales, puisque pour eux, "au moment où disparaissent le corse, le breton, l'argot de Pantruche, se crée sous nos oreilles un nouveau français, mixage de