Sciences sociales
En effet, Kant voyait dans le libéralisme la légitimisation de l'utilisation d'un individu par un autre. Au nom de la liberté, les individus seraient libres de se servir des autres pour arriver à leurs fins et, réciproquement, ils pourraient être les objets d'autrui. Cette magnifique rencontre de deux libertés a pour nom salariat.
Par paradoxes du capitalisme moderne, c'est la bipolarité du capitalisme qui est mis en avant. Les paradoxes du capitalisme résident en le fait qu'il a été bénéfique pour l'humanité toute entière, comme l'a montré John Maynard Keynes en démontrant que l'accroissement des biens de consommation disponibles a été plus fort le siècle dernier que les deux milles années antérieures. Cependant, la production de ces biens est due en grande partie à la force de travail de la classe ouvrière qui n'en bénéficie pas, contrairement à la classe détentrice des moyens de production. En effet, le capitalisme est le régime économique d'une société. Il est fondé en partie sur l'entreprise privée, la liberté des échanges et la recherche de profit…
Via le développement du capitalisme dans nos sociétés, l'individualisme s'est, lui aussi, imposé. Le système capitaliste met au cœur de la société l'initiative individuelle, l'indépendance et l'assouvissement des intérêts personnels tout en s'émancipant du groupe sociétal.
Pour en revenir à Kant, le salariat est, pour lui, la rencontre de deux libertés ; or, l'une de ces libertés consiste à céder sa force de travail contre une compensation pécuniaire. On peut donc considérer cette liberté comme la liberté de s'asservir volontairement. La société contemporaine est la source de ce besoin, puisque la survie des individus se fait par la consommation qui nécessite la dépense