SCIENCES ÉCONOMIQUES ET SOCIALES
Après bien des péripéties, L'Union Européenne, le FMI et la Banque Centrale Européenne (appelés désormais la Troïka) ont pris à leur charge la quasi-totalité de la dette grecque, en la restructurant - c'est à dire en rallongeant l'échéance de paiement, en donnant des facilités (intérêts réduits, etc). Depuis, l'Europe et le FMI octroient à intervalles de temps réguliers de nouveaux prêts à la Grèce, qui sont déposés sur un compte spécial,et l'essentiel de cet argent leur revient sous forme de remboursement de la dette grecque lorsque celle-ci arrive à échéance.
L'Europe et le FMI prêtent de l'argent à la Grèce pour qu'elle leur rembourse l'argent qu'elle leur doit? Mais à quoi ça sert?
L'idée est de gagner du temps. Le temps guérit les blessures. Une petite partie de cet argent sert au gouvernement grec à financer son déficit, l'écart entre ses recettes fiscales et ses dépenses. Dans le même temps, la Troïka soumet les prêts à des conditions, supposées permettre au gouvernement grec de remettre ses finances en ordre (l'austérité budgétaire) et de rendre son économie plus productive (des réformes structurelles, des privatisations). Si le gouvernement grec (actuellement une coalition entre gauche et droite) ne satisfait pas ces conditions, les prêts sont suspendus. L'idée est qu'à terme, à force de réformes, l'Etat grec pourra payer sa dette, et les prêts ne seront plus nécessaires.
Et ça marche?
Tout dépend de la définition qu'on donne à "ça marche". Depuis l'année dernière, les finances publiques grecques affichent un excédent primaire, c'est à dire que les recettes sont supérieures aux dépenses, hors charge de la dette. C'est important, car cela signifie que le gouvernement grec ne s'endette plus mais dégage des ressources susceptibles de permettre à terme de réduire sa dette. Après des années de récession, pendant lesquelles le PIB grec s'est réduit