Scène 1
Jeanne rentrait du lavoir de Saint Nicolas d'Acy comme tous les jeudis. Elle admirait la beauté de ces jours d'automne à la lisière du bois, près de sa petite masure. La lavandière vit alors ce jeune homme qui peignait près de chez elle ; il était beau, élégant malgré son habit mal taillé et trop ample. Il avait les cheveux ébouriffés par le vent et une allure de petit garçon amusé par le paysage qu'il voyait. Cependant il restait absorbé par ce qu'il faisait tout en dégageant un air intelligent mais surtout malicieux. Jeanne le voyait souvent là à l'ombre d'un vieux chêne centenaire connu de tous le Valois.
Tristan venait d'apercevoir un renard tenant en sa gueule une souris, il l'esquissa rapidement puis vite une famille de sangliers ainsi qu'un nid de mésanges qui chantonnaient. Alors il commença sa peinture en mettant en scène la vie de la forêt qu'il avait sous les yeux.
Autour de lui se trouvaient un champ, une rivière et au loin le village de Saint Nicolas d'Acy. La forêt qu'il avait en face de lui était sombre et ne lui apportait aucun bon pressentiments.
Absorbé par son oeuvre, Tristan n'avait pas remarqué la douzaine de corbeaux qui volait au dessus du bois. Ayant reçu un enseignement latin de son précepteur, il savait que les corbeaux étaient symbole de mauvais augure. Il s'inquiéta donc et décida de laisser sa toile afin de poursuivre les corbeaux. De ce fait, il se retrouva seul dans la forêt et sa curiosité fut éveillée par des bruits de battements d'ailes derrière un énorme rocher. Il se précipita et découvrit, éberlué, un cadavre étendu de tout son long, le visage ensanglanté par les becs et les griffes des corbeaux...
Il resta ainsi plusieurs minutes qui lui paraissaient une éternité. Tristan se rendit enfin compte qu'il avait sous les yeux un cadavre et prit la décision d'aller chercher la Maréchaussée au plus vite.
Cette dernière enfin arrivée sur les lieux du crime, elle examina minutieusement le corps. La victime, un homme