Scène d'exposition, les bonnes, jean genet
Les Bonnes nous font pénétrer directement dans une intrigue, qui stoppe soudainement pour s’orienter différemment. En effet, le spectateur se trouve plongé in medias res dans une situation qui semble bien définie : dans une chambre à coucher au luxe bourgeois, une confrontation violente entre une patronne et sa domestique.
Puis, la sonnerie d’un réveil qui sauve Madame d’une tentative d’étranglement, et un brusque changement d’attitude des deux femmes. C’est alors que leurs noms et leurs liens changent.
Le spectateur possède alors les éléments lui permettant de rétablir la situation. Il comprend que les prétendues maîtresse et domestique sont en fait sœurs et bonnes.
Ainsi, ce mélange de l’imaginaire et du réel (ouverture ambigüe) se déploie jusqu’à la sonnerie du réveil qui ramène à la réalité.
Dès lors, la situation précédente est commentée à travers les reproches mutuels que s’adressent les deux femmes, qui les conduisent à évoquer le passé : la lettre dénonciation écrite par Claire quia provoqué l’arrestation de Monsieur, la tristesse de Madame, la mansarde où elles sont logées, le laitier qui les convoite.
Autrement dit, ce passage qui nous éclaire sur les fondements de l’intrigue constitue ce que la dramaturgie classique appelle l’exposition, mais elle succède ici à la lancée de l’action au lieu de la précéder. Dès l’ouverture on peut donc parler de mise en abyme ou de scène de théâtre dans le théâtre.
Néanmoins certains indices suggèrent que les femmes jouent la comédie :
Notion de temps qui presse
- « tu sens approcher l’instant où tu quittes ton rôle »
- « tu ne peux pas savoir comme il est pénible d’être Madame »
- « la chute ! » Solange réclame la chute narrative de l’histoire, le meurtre
L’exposition de la pièce commence par ce que Genet appelle la « cérémonie » p37.
Cette cérémonie, scène de théâtre dans le théâtre ouvre de ce