Se contenter de peu, est-ce avoir renoncer au bonheur ?
Se contenter de peu, c’est se satisfaire du peu que l’on a conquis et mérité, en profiter conduit à un bonheur légitime Se contenter de peu, c’est aussi renoncer à ses désirs, et donc à un possible bonheur Mais finalement, se contenter de peu, n’est-ce pas faire preuve de sagesse en évitant le malheur qui accompagne le bonheur ?
Le désir est considéré par Spinoza dans L’éthique comme une force vitale. Se contenter de peu de désirs revient à vivre moins intensément, et donc à moins être heureux. -Un homme qui n’a pas de rêves, de but dans la vie ne trouve pas de raison même à vivre. Espérer, rêver, c’est avancer dans la vie, c’est ce qui nous pousse à agir. -Assouvir un désir mène dans un premier temps au bonheur, mais une fois ce désir assouvi, un autre vient forcément combler le dernier. C’est ainsi que Platon reprend l’expression « tyran tyrannisé par ses propres désirs » dans Phédon. -Le mythe des danaïdes expose clairement cette idée : tel que des tonneaux percés ne peuvent être remplis malgré des efforts infinis, le bonheur absolu est inatteignable car les désirs ne peuvent tous être satisfaits dans une vie.
-Le matérialisme est considéré dans les sociétés occidentales comme un accès au bonheur. Dans les sociétés orientales, dans la culture bouddhiste par exemple, se contenter du peu que l’on a n’a pas forcément un impact négatif sur le bonheur mais crée une sorte de paix intérieure. Pour Descartes et tous les stoïciens, seuls les « biens », les « choses » naturelles conduisent au bonheur réel. -Des enfants nés dans des bidonvilles et ne connaissant que cette vie là sont-ils malheureux ? Pas forcément, pour eux, le bonheur se fonde plus sur les relations humaines, sur les sentiments que sur la possession de biens superficiels. -L’amour rend heureux, c’est une porte ouverte sur le bonheur. Cependant, l’amour doit être conquit pour pouvoir en profiter. Cela demande donc bien des efforts, du courage. Une fois l’amour conquit, l’individu est