Seconde surprise de l'amour marivaux
Acte II, scène 4 La Seconde surprise de l’amour
La Seconde surprise de l’amour est une comédie en trois actes de Marivaux, représentée pour la première fois, le 31 décembre 1727 par les comédiens français. Malgré une intrigue assez analogue à celle de La Surprise de l’amour, interprétée par les Italiens, la référence au thème de la Matrone d’Ephèse permet à Marivaux d’aiguiser sa plume en observant les mœurs d’une société hypocrite. En effet, la veuve inconsolable finit par se consoler dans les bras d’un Chevalier, autrefois meurtri par l’infidélité de son amante, Angélique. Dans son veuvage, la Marquise engage un précepteur, Hortensius pour lui lire Sénèque. Dans cet extrait, acte II scène 4, l’annonce d’un mariage prochain entre le Comte et la Marquise circule, à travers les paroles de Lisette et Lubin. Hortensius, menacé de perdre sa place après cette union, s’immisce dans l’intrigue amoureuse pour sauver sa place. Nous nous demanderons en quoi le personnage d’Hortensius intervient dans la pièce, au sein de l’intrigue amoureuse, comme un instrument au service de Marivaux dans le contexte de Querelle entre Anciens et Modernes ? Dans un premier temps, nous étudierons la dimension pédante du personnage d’Hortensius au cœur de l’intrigue amoureuse. Puis, nous observerons la nécessité de ce personnage comme instrument au sein du conflit littéraire.
Le personnage d’Hortensius est décrit, dès la présentation de la pièce comme « pédant ». Ainsi, il est l’héritier de toute une lignée de pédants qui interviennent au théâtre pour soulever le comique ou la critique. Tout d’abord, il apparait comme un personnage comique. En effet, l’utilisation d’un style élevé comme « le choix ne m’en parait pas docte » (l 3) « tout le suc d’un ouvrage » (l 6) face à une Marquise « nonchalante » renforce le penchant comique du pédant. De plus, Hortensius ponctue son discours de termes en latin comme à la ligne 12 « distinguo » ou ligne 20 « primo » qui ne