Sectes ou religions?
Deux hypothèses sont avancées :
1- La religion a renoncé à son pouvoir institutionnel, [1] mais le besoin de croire est resté. La science endosserait donc le rôle de la religion, bien assis grâce à notre lien privilégié avec les technologies du quotidien. De là à suivre aveuglément celui qui suggère une fusion des deux, il n’y a qu’un pas.
2- Les adeptes des nouveaux mouvements religieux sont impliqués dans la culture scientifique ; [2] ils ont besoin de fonder leurs croyances sur du rationnel et naviguent ainsi de l’un à l’autre.
Sciences et Avenir résume la situation en avertissant que si la science est appelée à la rescousse dans ces mouvements sectaires, c’est bien pour « fournir un alibi rationnel » aux illuminés. Le lecteur en déduira à juste titre que c’est bien le gourou qui fabrique son adepte, le manipule en détournant la logique même de la démarche scientifique.
Claude Sabbah, héritier de Hamer
Après les tentatives d’explication du phénomène, le dossier s’ouvre sur un article consistant : "Les gourous en blouse blanche". Il s’agit de quelques disciples de Ryke Geerd Hamer, qui proclament à de grandes assemblées de fidèles que la maladie n’existe pas. Le gourou le plus représentatif, héritier direct de la médecine nouvelle, est Claude Sabbah, ancien médecin. Il a mis au point le concept de « biologie totale ». Il prétend que la maladie est un moyen de survie programmé par le cerveau. On ne peut qu’apprécier l’incohérence totale du propos de Sabbah qui illustre cette thèse : « Si tous les gens qui aujourd’hui ont une maladie ne l’avaient pas, ils seraient morts depuis belle lurette ! ». Qui dit programmation dit déprogrammation. Sabbah se fait fort de vous déprogrammer en quelques, nombreuses, séances. Il y a les séances de biologie totale, et puis il y a les stages de quelques jours qui vous permettront de devenir vous aussi psychothérapeutes en biolo.
La biologie totale, une nouvelle psychanalyse