Sentir est-ce penser ?
Pour Descartes, l'animal peut être considéré comme une machine. Ainsi, il obéit seulement à des pulsions. Il a donc des sens mais ne pense pas, il est dépourvu de conscience et de pensée. En effet, sentir est un acte qui permet de réunir des informations du monde extérieur, c'est donc une activité passive. Or, le fait de penser exige d'être actif. Ce dont l'animal ne serait pas capable. Cependant, l'homme est doué de sensation et de pensée. On peut donc imaginer qu'il existe un lien entre le fait de sentir et de penser... Sentir, est-ce penser ?
De prime abord, l'opinion commune nous pousserait à croire que sentir est penser car la sensation développe une pensée en nous. Lorsque l'on sent quelque chose, on le pense. Cependant, la sensation est un instantané or la pensée demeure. Il y aurait donc une différence entre le sentir et le penser.
On peut donc se demander comment sentir et penser peuvent-il se concilier ?
Après avoir vu qu'il est possible pour la sensation d'être une pensée, nous verrons que les deux sont dissociables et différents.
Tout d'abord, la sensation peut-être vu comme une pensée. En effet, Merleau-Ponty associe la sensation à une décomposition de ce qui est perçu. Ainsi, la sensation ne serait pas une donnée immédiate de la conscience. Or le fait de pensée n'est pas, lui aussi, immédiat. Il suppose une construction de la part de l'esprit humain afin de comprendre et donc de penser. En ce sens, le sentir se rapprocherait du penser car les deux exigent une décomposition de ce que l'on voit. Porter un jugement sur quelque chose est un acte de la pensée, or cet acte consiste à sentir qu'il existe un rapport entre deux choses que l'on compare. Donc penser serait sentir.
De plus, pour Leibniz, la sensation est une pensée embryonnaire. En effet, l'activité perceptive fondamentale peut se prolonger en pensée expresse. Toute perception enveloppe un mouvement de l'imagination qui est l'embryon de l'action de