Separation du pouvoir
La Démocratie chez Montesquieu : l’excellence démocratique et morale
Montesquieu, Voltaire, Rousseau : ces philosophes des Lumières ont tous pensé la démocratie à l’aune de leur problématique personnelle. Chez Montesquieu, l’approche est juridique. Chez Rousseau, l’angle problématique est celui de l’harmonie sociale et chez Voltaire, elle prend la forme de la lutte contre l’obscurantisme.
Nous commencerons par Montesquieu. Inutile de rappeler l’ouvrage majeur qu’est L’esprit des Lois.
Montesquieu est un démocrate, sans aucun doute.
Sa philosophie de la subjectivité se résume dans une phrase :
“ Dans l’état de nature, les hommes naissent bien dans l’égalité; mais ils n’y sauraient rester. La société la leur fait perdre, et ils ne redeviennent égaux que par les lois”
La nature de l’homme est l’égalité. C’est l’association des hommes qui injectent de l’inégalité entre eux. Le rôle, la finalité de la politique doit être de la rétablir et de garantir l’égalité des citoyens.
Quels sont les fondements de la démocratie ?
La vertu au service de l’égalité chez Montesquieu : un garant moral
Etrangement, Montesquieu en historien des idées politiques, pose des principes moraux au fondement de la démocratie : la VERTU.
Qu’est-ce que le vertu ? Sa définition est différente de celle donnée par les grecs Platon ou Aristote. Il s’agit de l’amour des lois. Or, les lois sont censées garantir l’égalité. Donc la vertu est amour de l’égalité.
“ On peut définir cette vertu, l’amour des lois et de la patrie. Cet amour, demandantune préférence continuelle de l’intérêt public au sien propre, donne toutes les vertusparticulières : elles ne sont que cette préférence.Cet amour est singulièrement affecté aux démocraties. Dans elles seules, le gouvernementest confié à chaque citoyen. Or, le gouvernement est comme toutes leschoses du monde; pour le conserver, il faut l’aimer.”
Selon lui, seule la démocratie a besoin de la vertu :