Sexisme et xenophobie
SOCIÉTÉ - «Je vais être honnête avec vous, la propriétaire refuse de vendre parce que vous êtes d'origine maghrébine ». L'agent immobilier est désolé, Dalila Blamm écoeurée. Elle et son époux Khaled pensaient avoir trouvé la maison de leurs rêves, à Lens. Compromis de vente signé, prêt obtenu, ils pensaient que tout roulait. Ils ont déposé plainte pour discrimination, la secrétaire et le propriétaire de l'agence immobilière ont accepté de délivrer une attestation écrite. «Il est rare d’avoir des éléments de preuve. Là, deux personnes dénoncent le fait discriminatoire», insiste l’avocat des Blamm, Me Geoffroy.
Dalila Blamm a une jolie robe pied-de-poule, des anneaux aux oreilles et un sourire vif. 33 ans, manager commercial dans les telecoms, elle a arrêté de travailler pour s'occuper de ses quatre enfants. Son mari est maçon, il a 34 ans. Un jeune couple, qui rêvait d'une maison avec jardin. Dalila Blamm témoigne :
«On a commencé à chercher notre première maison à l'été 2009. Et on a craqué sur la maison idéale. Trois chambres, des grandes chambres, un jardin très spacieux, parfait pour les enfants, dans un quartier relativement calme. On avait déjà prévu de supprimer un arbre pour l'emplacement des balançoires. J'imaginais la chambre des filles, avec un décor de princesse, bien sûr !
On avait négocié la maison à 125 000 euros, par l'intermédiaire de l'agent immobilier. Il y a eu un compromis de vente. Au niveau de la banque, le dossier était prêt. La maison avait été mise en vente suite au décès de la mère, le père et quatre enfants en étaient les propriétaires. Une des soeurs a signé sans problème le contrat de vente : il ne manquait plus qu'une dernière signature, celle d'une autre soeur, qui avait les procurations