Shoah
Cette attitude « criminelle » de l'État français est longtemps restée un sujet tabou après la Seconde Guerre mondiale. Entre 1945 et 1971, la lecture de l'Occupation est assez unanimiste, relève du mythe « résistancialiste » : tous les Français ont résisté massivement et Vichy n'a pas existé. Ce mythe, forgé en grande partie par le général de Gaulle, lui avait permis de freiner l'épuration (chasse aux collaborateurs), de restaurer l'autorité de l'État et l'image d'une France unie. Le mythe résistancialiste se renforce avec l'arrivée de De Gaulle au pouvoir en 1958, mais est mis à mal à la charnière des années 1960-1970, avec notamment l'arrivée à l'âge adulte d'une génération qui n'a pas connu la guerre, et avec le recul des gaullistes et des communistes sur la scène politique. Films documentaires (Le Chagrin et la Pitié) et travaux des historiens (La France de Vichy de Robert Paxton) démontrent que le