Harry
« Et alors, tu vas où ducon ? Tu déménages enfin ? On n’aura plus ta gueule de tafiotte sous les yeux ? » Je m’étais pris un ballon à l’arrière de la tête et le choc m’avait tellement surpris que j’en avais perdu tous les livres que je portais à bout de bras. Pour bien faire, ils étaient tombés dans une flaque d’eau et je n’avais pas eu d’autre choix que de me baisser pour tout ramasser en silence. J’étais habitué à tout ça, bien sûr, mais aujourd’hui, c’était plus difficile que d’habitude. Je m’étais toujours promis de ne pas pleurer devant eux mais j’étais épuisé, ils s’étaient acharnés contre moi bien plus que les autres jours et… eh bien, j’avais atteint la limite. De toute façon, il pleuvait et ils étaient trop loin pour pouvoir faire la différence entre des larmes et des gouttes de pluie.
« Foutez-lui la paix ! Vous êtes chiant, le pauvre quoi ! » J’ai froncé les sourcils, pas franchement habitué à ce qu’on prenne ma défense. Alors que je relevais les yeux pour voir à qui appartenait cette voix mélodieuse, mon cœur a loupé un battement. C’était Eleanor Calder. La fille la plus en vue de l’école, la fille dont tout le monde rêve. La fille que seul Louis Tomlinson pouvait se permettre d’avoir pour lui. Il me faisait déjà la misère à longueur de temps et je pense que s’il faisait un tour dans mon esprit en ce moment, il me tuerait à coup de crampon sans se poser de question. « Ça va ? Tu veux de l’aide ? » Eleanor avait trottiné jusqu’à moi et s’était baissée pour m’aider à ramasser mes livres.
« Elea, c’est bon ! Il n’a pas besoin de ton aide ! Il pleut là, retourne dans les gradins ! » Louis avait hurlé à travers le terrain de foot mais la jeune femme n’en avait rien eu à faire. Elle s’était contentée de me regarder avec un petit sourire, attendant certainement une réaction de ma part.
« Merci. » Quand la pile de livres s’était à nouveau reformée entre mes bras, je m’étais redressé, prêt à partir, tête baissée.
« Tu veux que je te ramène ? » J’ai secoué