Primo Lévi, un chimiste juif italien rescapé d’Auschwitz en 1944, écrit Si C’est Un Homme en 1947. Ce livre est devenu un ouvrage de référence pour les historiens: un des témoignages fondamentaux en ce qui concerne le génocide hitlérien et le système concentrationnaire. Le ton est sobre et posé, tel un témoignage. C’est une réflexion « sur l’âme humaine ». L’œuvre nous raconte son expérience depuis son arrestation jusqu’à sa libération un peu plus d’un an plus tard. Dans cet extrait, issu du chapitre 9, Lévi compare en détail les relations entre prisonniers et avec la hiérarchie qui s'installent au sein des camps, avec le déroulement de la vie en société avant la guerre.
Comment dans la démarche scientifique, Lévi souligne-t-il l’expérience effroyable des camps?
Nous verrons comment Levi utilise l’objectivite de la methode scientifique pour temoigner de l’horreur des camps et comment ce refus d’une interpretation subjective ne fait que souligner la charge emotionnelle cachee par l’auteur.

I. La mise a l’epreuve de sa theorie sur l’Homme dans la societe

a. Le regard d’un scientifique qui émet une these

- l'emploi d'un champ lexical d’analyse scientifique: “catégories” “distinctes” “artificiels” “intermédiaires” ‘complexes” … ( clair et facilement compréhensible ( reprend l’idee que les camps sont une experience « scientifique » en elle meme pour les Nazis + l’organisation precise et pointue des camps - détachement vis-à-vis de son récit: utilisation de la 3personne, généralisation, distanciation ( reste neutre ( reprend l’idee que les Nazis ne considerent pas les detenus comme des humains et les detenus non plus ( deshumanisation. - pas de verbes affectifs, que des verbes d’état “sont” “parait” “existe”… ( ne veut pas susciter de pitié ni de compassion, il veut juste informer, témoigner ( les detenus doivent couper tout lien en