Simone de beauvoir deuxième sexe
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Si la femelle n’est pas nécessairement une femme, o, repose la question: comment est la femme? Les hommes n’écrivent pas de livres sur la position des hommes dans la société et ils n’annoncent pas, tout d’abord, qu’ils appartiennent au sexe masculine. Ce sentiment est naturel chez eux. Si on prend les deux pôles, les hommes occupent la position du positif et du neutre; le mot « les hommes » contient en soi tous les êtres humains. Tandis que les femmes sont le négatif car on fixe toujours des limites en la définissant. Un homme a raison parce qu’il est un homme. C’est la femme qui a tort. Le type humain masculin est un type absolu. La femme a ses caractéristiques qui lui sont propres: des ovaires, un utérus qui, selon les hommes, alourdissent le corps de la femme. L’homme a aussi des caractéristiques propres a lui: des hormones et des testicules mais, selon lui, son corps est un rapport directeavec le monde, lequel il comprend en toute objectivité. Aristote écrivait que la femme « manque de qualités » et Saint Thomas a décidé que la femme n’est que « homme manqué » (dans une histoire biblique Eve est créée d’un os d’Adam). L’humanité est masculine et la femme est définie par l’homme: la femme n’est pas autonome, elle se voit par rapport à l’homme. En l’appelant « le sexe », l’homme la considère vraiment comme un être sexué. La femme est définie par l’homme mais l’homme n’est pas défini par la femme, car l’homme est l’Absolu (l’essentiel) et la femme est l’Autre (inessentiel). On trouve cette existance simultanée du Même et de l’Autre dans les mythologies antiques, mais à cette époque-là cette division n’était pas appliquée aux sexes. Il existe beaucoup d’exemples dans la vie qui indiquent ce phénomène de l’Autre: tous ceux qui n’appartiennent à notre entourage sont des Autres (les Juifs pour les antisémites, les Noirs pour les racistes américains, etc.) Selon Lévi-Strauss, l’homme, en passant vers « la Culture » s’est toujours vu par opposition à la femme et c’est