Simone de beauvoir mémoires d'une jeune fille rangée
la petite fille préféra son père, qui était cultivé et incroyant, à sa mère qui était très croyante, connaissant donc une évolution psychologique normale.
Les premières années s'écoulèrent sans heurt dans le confort d'un appartement du boulevard Raspail. Mais des revers de fortune obligèrent les Beauvoir à des replis vers d'autres logis moins spacieux, dont l’un rue de Rennes. Les projets d'avenir se firent plus âpres : sans dot, les filles devraient travailler pour vivre, et le père s'irritait de ce qu'il considérait comme une déchéance.
L’éducation donnée à la maison fut confirmée par celle, très pieuse, donnée au cours Désir : elle était fondée sur le principe d’autorité, ce système « à la fois monolithique et incohérent » présentant différents rouages : le christianisme conformiste, puritain, de la mère contredit par le scepticisme du père ; le conservatisme, le nationalisme. On vit en même temps que Simone l'année scolaire d'une petite fille des années trente qui était une sage élève : « Je m'enrichissais des planches de mon atlas. Je m'émouvais de la solitude des îles, de la hardiesse des caps, de la fragilité de cette langue de terre qui rattache les presqu'îles au continent », qui découvrait déjà le prestige de l’écriture : « Si je relatais dans une rédaction un épisode de ma vie, il échappait à l'oubli, il intéressait d'autres gens, il était définitivement sauvé.» Elle partageait chaque année la première place avec Élisabeth Lacoin, dite Zaza qui devint rapidement sa meilleure amie même si Simone souffrait en silence du manque de réciprocité.
Les agréables vacances en famille sont également évoquées : « Mon bonheur atteignait son apogée pendant les deux mois et demi que chaque été je passais à la campagne.» L’autrice décrit avec force détails la maison de son grand-père dans laquelle elle passait ses grandes vacances. La découverte de l'amour n'est pas oubliée : Simone avait dix ans lorsqu'elle assista à une