Siné (maurice sinet)
À quatorze ans, il entre à l’École Estienne et y étudie le dessin et la maquette. La nuit, il gagne sa vie en chantant dans les cabarets. Un jour, il tombe sur les dessins d'un Roumain devenu le plus célèbre des illustrateurs américains : Saul Steinberg. Ce sera l'une de ses principales sources d'inspiration artistique : « Dès que j’ai vu les dessins de Steinberg, j’ai eu le coup de foudre et j’ai décidé d’essayer ce métier ».
Entre 1946 et 1948, il est chanteur dans le groupe de cabaret les Garçons de la rue. À son retour du service militaire, qu’il passe en grande partie en prison, il commence à dessiner et fait des retouches sur les photos des revues pornographiques de l'époque. Il publie son premier dessin dans France Dimanche en 1952 et reçoit le Grand Prix de l'Humour Noir en 1955 pour son recueil Complainte sans Paroles.
Une série de dessins basée sur des jeux de mots mettant en scène des chats contribue à le faire connaître ; il entre alors à L'Express comme dessinateur politique.
Il exprime ses opinions anticolonialistes pendant la guerre d'Algérie. Alors qu'il remplace brièvement François Mauriac au bloc-notes du journal lorsque celui-ci doit s'absenter pour raisons de santé, son « débloque-note » vaut à L'Express de nombreuses lettres indignées de ses lecteurs. Jean-Jacques Servan-Schreiber publiera une lettre d'excuses en première page du journal, ce qui n'arrangera pas ses relations avec Siné, celui-ci continuant à publier des dessins engagés dans le journal. Défendu par Jacques Vergès, alors avocat du FLN, il quitte L'Express en 1962 pour créer son propre journal, Siné Massacre, dans lequel il exprime