Sisyphe
Wikipedia :
D'après la théorie solaire, Sisyphe représente le soleil qui s'élève chaque jour pour plonger à nouveau le soir sous l'horizon. D'autres y voient la personnification des marées ou des vagues qui montent pour soudainement redescendre. Il peut s'agir aussi d'une métaphore de la vie elle-même où cette punition signifiait qu'il n'y avait de châtiment plus terrible que le travail inutile et vain, qu'un homme aussi astucieux soit condamné à s'abrutir à rouler un rocher éternellement. On perçoit l'absurdité du personnage tant dans le désespoir de tenter d'échapper à une mort inévitable, que dans la tentative d'achever un travail interminable.
Le spécialiste des langues et de la civilisation indo-européennes Jean Haudry voit dans le mythe de Sisyphe le châtiment d'un héros qui a tenté d'échapper à la mort (il réussit par ruse à revenir des Enfers) et qui a échoué à conquérir l'immortalité. La pierre gigantesque qu'il est condamné à hisser figurerait l'Année entre le solstice d'hiver et celui d'été qui retomberait aussitôt vers le solstice d'hiver. Sisyphe est voué à mimer éternellement le cycle annuel dont il voulait sortir.
Dans son deuxième essai philosophique, Le Mythe de Sisyphe, Camus qualifie Sisyphe d'ultime héros absurde. Il y établit pourquoi la vie, malgré l'absurdité du destin, vaut la peine d'être vécue : « il faut imaginer Sisyphe heureux » dit Camus - une phrase d'abord prononcée par Kuki Shūzō.
Ce mythe n'est pas exclusif des traditions gréco-romaines. Il existe d'autres exemples de personnages qui parviennent à capturer la Mort en l'attachant dans un sac, ou encore en la cachant dans une bouteille de sorte que personne ne mourait durant des années.
Le Figaro :
«Il faut imaginer Sisyphe heureux»
Le Mythe de Sisyphe paraît en 1942. L'auteur y explique que c'est lorsque Sisyphe redescend de son sommet pour retourner pousser le rocher qu'il le passionne le plus. «Il faut imaginer Sisyphe heureux», clame Camus. «Je vois cet homme