a. Un accès aux soins limité
L’espérance de vie est un indicateur mesurant la durée de vie moyenne d’une population en s’appuyant sur les progrès de la médicine et les conditions d’hygiène et de vie des habitants d’un territoire donné. Un autre indicateur est couramment utilisé en complément : l’Indice comparatif de mortalité (ICM). Cet indicateur est défini par le rapport entre le nombre de décès observés dans le département et le nombre de décès attendus. On le calcule à l’aide de l’application des taux de mortalité nationaux (nombre de décès pour 1000 habitants d’une population au cours d’une durée d’en général une année) par âge et par sexe à la population du département.
En 2008, l’espérance de vie de la population du Nord-Pas-de-Calais était la plus faible de l’ensemble des régions métropolitaines, avec environ 82 ans pour les femmes et 74 ans pour les hommes. Cette situation n’a pas ailleurs pas tendance à s’inverser dans le temps.

Augmenter l’espérance de vie des habitants du Nord-Pas-de-Calais repose avant tout sur l’amélioration de leur état de santé, un élément à ne pas prendre à la légère dans la mise en place du développement durable. En effet, la situation sanitaire de la région Nord-Pas-de-Calais est en partie dégradée. On remarque plusieurs facteurs susceptibles de causer cette dégradation : des conditions de vie instables, un accès aux soins limité, notamment dans l’accès à la médecine spécialisée, en lien avec une offre inférieure à la demande. L a densité de médecins est à un niveau très faible dans la région, particulièrement en ce qui concerne les médecins spécialistes, la densité de médecins généralistes étant proche de la moyenne nationale. En revanche, d’après la carte ci-dessous, on observe que la région Nord-Pas-de-Calais est très certainement négligée en termes d’apport en médecins spécialistes.
Un accès aux soins limité associé à une espérance de vie inférieure à la moyenne nationale est l’un témoins directs de négligence sociale.