C’est une histoire qui prête à sourire. Tout commence, lorsque les habitants du quartier de Haringey, au nord de la capitale anglaise, découvrent au réveil, un trou béant sur le mur de leur supermarché Poundland. Disparue l’œuvre du célèbre graffeur Banksy, « Slave Labour », représentant un enfant accroupi en train de coudre des drapeaux britanniques. L’illustration se retrouve sur le catalogue de la galerie Fine Art Auctions à Miami. Estimée à $700 000 (environ 535.892 euros), la vente était prévue le vendredi 23 février. Voyant cela, les voisins se rassemblent pour réclamer le retour de « leur Banksy ». Cette mobilisation a payé puisque la galerie a retiré les œuvres de Banksy de la vente. Entre-temps, un petit rat portant un panneau « Why » est apparu juste à côté du trou sur le mur. L’œuvre de Banksy ? Pas si sûr. Pourtant, les habitants ne veulent pas prendre le risque de le voir disparaître. Ils décident d’engager un gardien pour surveiller le rongeur. Depuis le graff est donc surveillé 24 h sur 24. Une réaction qui n’est pas si démesurée d’après Adrien Grimmeau, historien de l’art, spécialiste du graffiti à Bruxelles. « Je trouve cela bien que les gens se sentent concernés au point de vouloir protéger ces graffs. C’est un bon signe pour l’art urbain et ça prouve qu’il est considéré comme art et non plus comme vandalisme. C’est quelque chose qu’on ne verrait pas à Bruxelles par exemple. Quand on voit les réactions que suscitent les graffs de Bonom. Les débats portent sur le fait de les effacer ou non. » Le vol des pochoirs de l’artiste britannique n’est pas nouveau. En 2007, un groupe avait découpé tout un mur à Londres sur lequel se trouvait le dessin de l’artiste « No Ball Games », (Pas de jeux de ballon). La pièce s’était retrouvée sur eBay en vente pour 20.000 livres (230.000 euros). Le célèbre graffeur belge Denis Meyers avoue qu’il serait flatté si cela lui arrivait un jour : « On est des artistes à la base avec un ego surdimensionné, donc c’est vrai