Slumdog millionaire
A première vue Djamal semble seulement être un gamin qui a l’habitude de souffrir et qui ne se rend pas bien compte de la situation dans laquelle il se trouve. Pourtant il ne cède pas à la torture que lui infligent les policiers et est prêt à tout pour retrouver la jeune fille qu’il recherche (un amour d’enfance auquel il n’a cessé de penser). A aucun moment il ne se range du côté des policiers. Dans le film, le réalisateur mélange des scènes du plateau télévision de « Qui veut gagner des Millions » (jeu auquel participe Djamal afin de tenter de retrouver une amie d’enfance), et les scènes de torture : les questions posées par l’animateur trouvent leurs réponses dans les locaux de la police. En fait les scènes du plateau de télévision accompagnent celles de tortures et participent grandement à l’écrasement, à la ridiculisation de Djamal, personnages dont tout le monde se moque et profite du rang social.
Toujours dans le film lorsque le flic entre dans la pièce de torture, on ne voit pas directement son visage, mais seulement ses pieds puis ses jambes. On entend aussi sa voie et le spectateur sait immédiatement qu’il s’agit d’un supérieur, qui pourrait d’ailleurs être fatal à Djamal. Malgré son épuisement le prisonnier ne lâche aucune information supplémentaire. Lorsque l’on voit enfin le visage du second policier, l’angle de vue de la caméra correspond à celui de Djamal, qui est alors suspendu à une poutre en bois, accroché par les poignets. L’image est légèrement floue et suggère ainsi le malaise du jeune homme, épuisé par la torture qu’on lui inflige. Pour la première fois dans le film on reconnaît la force de l’indien, au moment où le policier obèse dit à son collègue : « c’est un client difficile ». Souvent la caméra est placée au-dessus des personnages, ce qui les écrase dans le décor et donne l’impression que l’action se déroule dans une pièce très exigüe. Ce procédé amplifie le caractère oppressant