smogogo
Pour Phèdre, le fabuliste latin, « Le mérite de la fable est double : elle suscite le rire et donne une leçon de prudence1. » Cette portée didactique des fables peut expliquer que les fables ont circulé et ont été reprises d'une culture à une autre. Selon G. K. Chesterton, « la fable est une sorte d'alphabet de l'humanité au moyen duquel on a pu écrire les premières certitudes philosophiques; et pour cette raison les figures devaient fonctionner comme des abstractions algébriques ou des pièces d'un jeu d'échecs2.»
À ses débuts, la fable n'existait pas en tant que genre autonome, mais seulement sous forme d'extrait inséré à titre d'illustration dans un texte en vers ou en prose8. Ainsi, la première fable connue se trouve chez Hésiode dans Les Travaux et les jours, écrit aux alentours du VIIIe siècle av. J.-C.. C'est l'histoire du Rossignol et l’Épervier, qui raconte comment un pauvre rossignol, pris dans les serres d’un épervier, se fait faire la leçon. Cette fable vise à faire réfléchir sur la notion de justice, à l’aide d’un raisonnement antithétique où le personnage principal exploite outrageusement sa position de force.
Ésope en Grèce
Les fables d'Ésope ont été constamment traduites et illustrées depuis plus de 2 000 ans. Ci-dessus Le Lion et le Rat, dans une édition de Steinhowel de 1521.
Illustration de Grandville pour Le Renard et le Bouc.
La fable se constitue en tant que genre littéraire avec Ésope, le plus grand fabuliste de l'Antiquité, qui a vécu entre les VIIe et VIe siècles, et qui serait originaire de la Thrace, près de la mer Noire.