En Europe, la plupart des villes tendent à acquérir davantage de poids politique, d'autonomie, de moyens. Elles s'organisent en tant qu'acteurs collectifs et tentent de contrecarrer la tendance à la fragmentation du gouvernement des villes observée partout, notamment dans les plus grandes villes comme Londres et Paris. En effet, le gouvernement des villes implique de plus en plus différents types d'organisations : autorités locales, grandes entreprises privées (principaux employeurs, sociétés de services et de l'industrie de la ville, promoteurs immobiliers...), représentants de groupes privés (associations patronales, chambres de commerce...), agences publiques et semi-publiques, représentants de différents segments de l'Etat, consultants, organismes d'études... . Cette pluralité d'intervenants, d'acteurs, d'organisations, suggère que la politique locale (au triple sens de politics, policies et polity) dépend de plus en plus d'acteurs non gouvernementaux. Le terme de gouvernance urbaine renvoie ainsi aux fonctions et actions de gouvernement mais sans l'idée d'uniformisation, rationalité, standardisation. Il suppose une plus grande diversité dans la manière d'organiser les services, une plus grande flexibilité, une variété des acteurs, voire une transformation des formes que peut prendre la démocratie locale. L'autorité locale devient un acteur important certes, mais un acteur parmi d'autres, tout comme l'Etat. Ce concept permet de reconnaître la fragmentation, l'incohérence et met l'accent sur les formes de coordination verticale et horizontale de l'action publique et sur la capacité stratégique des acteurs, la diversité des processus de coopération. Le terme de gouvernement local semble devoir tomber en désuétude compte tenu de l'interdépendance entre différents niveaux, de la transformation des échelles spatiales et de la multiplication des réseaux qui traversent une autorité locale. L'émergence de la gouvernance urbaine signifie la prise en compte du