Société patriarcale
A qui profite l’oppression ?
L’oppression des femmes dure depuis des milliers d’années et concerne l’ensemble des domaines de la vie sociale - du lieu le plus public aux aspects les plus intimes des relations humaines. L’envie d’éradiquer cette oppression contribue fortement aux motivations des militant(e)s - femmes et hommes - qui veulent renverser le capitalisme.
L’oppression des femmes est à la fois similaire et très différente des autres oppressions. Similaire car le mépris ressemble toujours au mépris. Différente en ce que la cible de l’oppression est dans ce cas la majorité de la population, pas une minorité. Différente également car aucun autre groupe opprimé ne partage si intimement la vie quotidienne de son « oppresseur ». L’enracinement social et psychologique de l’oppression n’en est que plus fort.
Dans le débat public, y compris à gauche, cette oppression passe souvent sous silence, et c’est un travail de longue haleine que d’apporter une prise en compte de cette oppression dans tous les domaines, des manuels scolaires1 au travail domestique, en passant par les médias,2 la publicité,3 les relations sociales4 et les institutions gouvernementales.
Vous avez dit féministe ?
Les gens qui s’engagent fermement contre l’oppression des femmes revendiquent souvent l’étiquette « féministe ».5 Pour beaucoup, il s’agit simplement d’un synonyme pour quelqu’un qui défend l’égalité des droits (c’est le sens donné dans le dictionnaire). Mais l’étiquette est très fréquemment considéré comme ayant des implications théoriques spécifiques concernant l’oppression. En particulier, l’acceptation de la théorie du patriarcat - l’idée que les hommes dans leur ensemble contrôlent la société, ou au moins que la société actuelle est gérée dans l’intérêt de l’ensemble des hommes.
Cet article essaiera d’expliquer pourquoi nous ne vivons pas sous un patriarcat. Et que l’oppression omniprésente des femmes ne profite pas aux hommes