Soi dit en passant
Le temps et l’espace, les lieux et les gens, semblent ici et là porter un caractère fuyant.
Cette fuite revêt dans son essence même une misère et une souffrance profondes, impalpables, qui viennent alors se jouer mais aussi se déjouer devant les yeux de l’éducateur, de l’infirmier, du médecin… comme un défi à la société « excluante ».
Combien sont ils ? Ces hommes et ces femmes que j’ai vu, rencontré, écouté, porté, orienté dans ce qui pourrait se définir comme des passages de l’urgence sociale.
Les compter me semble soudainement futile, peut-être la peur d’enlever le caractère subjectif de chacune de ces rencontres ?
Ils font partis du monde des sans, sans papiers, sans logis, sans abris, sans domicile fixe sont ceux qui viennent habiter, à défaut de domicile, l’urgence sociale.
Ils l’habitent en se rendant de ville en ville, de foyer en foyer, de structure en structure… Autant de passages, de mouvements, qui viennent marquer l’errance, une forme de recherche de soi prise dans un perpétuel mouvement. Ils l’habitent également en s’isolant, en refusant et rejetant tout dispositif ou toute aide.
Ceux là ce sont les clochards, les « naufragés », ceux pour qui les Samu Sociaux dans leur mission initiale ont été créés.
Dans le quotidien de ce qui est appelé l’urgence sociale, les équipes du Samu Social tentent en effet de venir en aide aux personnes en situation de grande exclusion, problématique venant pointer l’hébergement, la santé mais aussi et surtout la souffrance et la rupture de lien social .
C’est dans ce paradigme de l’urgence qu’ont donc été créés les premiers Samu Sociaux en 1993 à l’initiative de Xavier Emmanuelli.
Cette notion d’urgence sociale (par analogie aux SAMU médicaux) insère dans le paysage médico-social mais aussi politique, le fait que les SDF ne sont plus des vagabonds répréhensibles mais des victimes sociales. Le principe du Samu Social trouve sa spécificité dans sa démarche qui consiste à