Je vous en parle car il y a, au milieu du livre, le récit d’un repas dans le chapitre intitulé « Le Banquet ». Ce repas, offert par l’un des trois frères, se passe sur un trabucco qui est une sorte de plate forme de pêche arrimée à la falaise et il représente à mes yeux l’expression même de ce qu’est un repas : une communion, une convivialité, un bonheur d’être entre soi et d’offrir du plaisir à ceux que l’on aime. D’autant que les convives appartiennent à un milieu pauvre où le spectre de la faim a rodé et peut encore revenir
- Le banquet, moment de bonheur pour tous, qui correspond, en effet, à cette idée de la félicité, de la paix et de la douceur de vivre. Un élément central du roman.
. En vous appuyant sur les comportements, sur les sentiments et les sensations éprouvés par les personnages, dites quelle signification particulière prend ce repas. (4 points) Ce repas, exceptionnel, présenté comme une « première » (l. 6), est resté « gravé dans la mémoire des Scorta » (l. 5). Il est très important car il permet aux membres de cette famille de pêcheurs, qui ne s’étaient pas vus depuis longtemps (« surpris de constater à quel point le clan avait grandi », lignes 1 et 2), de se retrouver. Pour que ce moment rare soit une réussite, les organisateurs n’ont rien négligé (« L’oncle Faelucc’ avait fait les choses en grand », l. 6) ; ils ont voulu satisfaire la gourmandise de leurs invités en leur offrant un banquet pantagruélique. Raffaele, qui a conscience de vivre un moment exceptionnel (« il en avait tant rêvé »), « rayonnait de bonheur » (l. 2). Sa joie vient du bien-être que les autres éprouvent : ils ont été comblés, « rassasiés », ils ont accueilli les plats « avec un hourra général » (l. 15), ils ontmangé beaucoup et « avec passion » (l. 35). Le plaisir de manger et de boire génère le plaisir d’être ensemble. Le lexique de la joie est particulièrement développé : « bonheur » (lignes 2 et 11), « plaisir » (l. 22), « On riait » (l. 23), « ils étaient bien » (l.