Solon
Le caractère de Solon était tout entier dominé par l'utilité: en toutes choses il voulait l'utile. C'est ainsi que le passé nous le montra toujours préoccupé du bien-être physique et moral de ceux qui l'environnent. Poète, il ne se laissa pas emporter aux rêveries idéales, aux sentiments passionnés, aux exaltations ardentes de la pensée ; il ne se sert des formes attrayantes de la poésie que pour présenter les maximes les plus morales et les plus instructives. Philosophe, il ne s'égarait point dans les vaines spéculations de la métaphysique; il cherchait surtout à saisir les devoirs de l'homme, à les comprendre, à les résumer en un code. A l'aide de la science des faits et de la science des hommes, il comprit et exprima en vers une partie des lois naturelles. Il les renferma dans le cadre étroit des vers, parce qu'il était plus facile de les graver ainsi dans la mémoire du peuple. Il fit comme Théognis de Mégare, Phocylide de Milet et