Sommes-nous les maîtres de nos pensées ? Qu’entend-on par être le maître de ses pensées ? Qu’entend-on tout simplement par les pensées ? Il apparaît impossible que nous ne gérions pas nos pensées, puisqu’elles ont besoin de nous pour exister. Pour autant, sommes-nous toujours à l’origine des idées qui nous passent par la tête ? De nombreux exemples contradictoires existent comme nous le verrons. Nos pensées semblent parfois être indépendantes de notre volonté, comme si elles relevaient d’un autre moi, d’un autre être maître sur lequel nous n’exercerions aucun contrôle. Cette problématique peut (en partie !) se résumer de la manière suivante : peut-on penser ce que l’on veut ? Nous allons tenter de comprendre comment nos pensées peuvent répondre à la fois à notre volonté propre et à d’autres formes de pouvoir que l’on a du mal à cerner.
La notion de la maîtrise des pensées est des plus vagues. En effet, qu’est-ce qu’être le maître de ses pensées ? Cela signifie-t-il que je suis toujours à l’origine de mes pensées ? Cela signifie-t-il que tout ce que je pense, tout ce que j’écris, est né d’une volonté directe de mon moi ? Le premier exemple qui marque une opposition à cette thèse semble être l’inspiration. Par l’inspiration on entend fréquemment un élan subit par l’auteur, l’artiste ou tout autre créateur, qui s’empare de lui au moment de produire un travail. L’inspiration est assimilable à une pensée dans le sens où elle est bel et bien physiologiquement un pur produit de notre cerveau, matérialisé par des flux de substances chimiques.
Le créateur doué d’inspiration peut se sentir désarmé face à celle-ci ; il peut se trouver impuissant face à ce phénomène qu’il ne maîtrise pas. Par définition même, l’Académie Française présente l’inspiration comme une « influence divine ou surnaturelle ». De facto, le créateur n’exerce pas de contrôle sur cette inspiration. Pourtant, on voit mal comment elle pourrait être fondamentalement séparée de son propre cerveau. Ces