Sommes nous libre de nos opinions ?
Puisque j’opine dans l’opinion, autrement dit puisque je valide un avis en lui donnant mon crédit, puisque je prends parti, c’est que je décide de le faire. La chose est délibérée, intentionnelle et, à dire vrai, nul n’est jamais contraint en matière d’opinion : chacun est souverain. En vertu de sa définition en effet, l’opinion est une pensée qui, si elle n’est pas rigoureusement fondée en raison, s’avère personnelle. Reflet de mes expériences et de mes valeurs, de mes passions et de mes humeurs, mes opinions sont donc miennes. J’ai sur elles tout pouvoir : celui de les forger, d’en changer ou de les exprimer. Aussi en suis-je toujours l’auteur, le maître et le garant. Bien loin d’en être dépendant ou prisonnier, comment n’en serais-je pas libre …afficher plus de contenu…
Physiquement, je ne puis penser volontiers lorsque je souffre ou que je suis harassé ; moralement, ma conscience peut m’interdire de penser plus avant des choses indignes, immorales, ‘‘impures’’ -il nous arrive à tous de rejeter des pensées en nous disant intérieurement que nous n’avons pas le droit de les avoir ; certes cela ne s’oppose pas toujours à ma liberté de penser, puisque sans vouloir avoir ces pensées-là, elles sont pourtant en moi, mais force est de reconnaître qu’elles surgissent de façon intempestive par-devers moi en sorte que, même si elles font partie de moi, elles ne sont pas un effet de ma liberté : dans ce cas, elles ne résultent pas d’un vouloir raisonnable mais d’un processus automatique qui m’est étranger car je ne puis le maîtriser- ; logiquement, il m’est impossible de penser une erreur que je sache être telle, impossible de penser que 2+2 font 5 alors que je