Sondage et démocratie
Les sondages d’opinions ont été un outil révolutionnaire, introduit aux Etats-Unis dans les années 40, ils ont permis de mieux connaître et apprécier l’opinion publique. C’est seulement à partir de l’utilisation de ces sondages comme d’un substitut au débat politique et comme un des outils majeurs de la période électorale qu’on parlera d’une rationalisation de la vie politique, souvent vue comme un frein et même une opposition à la démocratie.
Je me poserai alors la question de savoir si, les sondages d’opinions publiques laissant la parole aux citoyens, ne sont pas détournés aujourd’hui de leur fondement premier ayant pour conséquence une situation allant à l’encontre de la démocratie ?
J’opposerai alors en premier lieu les notions de sondage d’opinion et de démocratie, puis je montrerai les actions proposées par divers institutions pour mieux encadrer l’usage des sondages.
Rappelons tout d’abord la forme d’un sondage, soit une question simple qui oppose deux ou plusieurs idées et implique un choix unique par le sondé. Cette pratique a donc, dans son fondement même, le défaut de cloisonner le débat politique aux simples questions posées. On vote alors pour un représentant politique en fonction de ces conditions, alors que le choix personnel d’un citoyen pour tel ou tel candidat devrait être, comme le prône la démocratie, le pouvoir du peuple, issue des convictions intériorisées et revendiquées par le peuple. Ici, le choix n’est alors plus issu des convictions propres à chacun mais confronté à un choix cloisonné entre deux propositions. Le véritable problème prend forme lorsque ces sondages sont volontairement créés dans un but d’altérer l’opinion publique.
La rationalisation de la politique, et implicitement le marketing politique s’apparente beaucoup au marketing d’entreprise. On entend par là le fait que les représentants politiques agissent en fonction d’une fin au lieu d’agir en fonctions d’idées politiques et idéologiques.