Sonnet 13 les regrets
Ce sonnet se situe au début du recueil, dans la partie consacrée à l’élégie. Il s’inscrit dans la veine des sonnets 11 à 15 qui soulignent le caractère vital de la poésie. En effet dans ce sonnet, le poète n’est plus le même qu’avant, il a mûri. Malgré l’antinomie de la poésie, elle seule peut assurer son salut. Ce sonnet est un sonnet marotique de 2 quatrains 2 tercets, il respecte l’alternance des rimes féminines et masculines. La concordance y est respectée à l’exception du vers 7. Le poème présente la forme d’un distique comme le montre la répétition de la structure « maintenant je pardonne au début des quatrains « si » au début des tercets. Le 1er quatrain présente les dégâts que la création poétique a infligés au poète, tandis que le deuxième quatrain en présente les vertus. Les tercets quant à eux présentent vers à vers l’ambivalence de la poésie poison passé et remède futur.
Hypothèses de lecture : 1) Un poème élégiaque : l’expression du « je » lyrique au moyen de topoï et du cadre idéologique du XVIème S.
2) Dépassement de l’élégie par la poésie : un pharmakon salvateur
1 er Quatrain : thème classique opposition entre le passé et le présent soulignée par l’adv de temps « maintenant » déjà présent S6 et9 . Mais ici pas nostalgie d’un passé idéalisé, vision négative d’un passé futile. Elégie 1ère personne expression du je lyrique sur le mode du regret, mais apaisé car « pardonne », suppose acceptation presque stoïcienne. Oxymore « douce fureur » Fureur c’est ce qui s’empare de nous avec violence. Antinomie de la fureur. « Douce » peut souligner le plaisir que lui procure la création poétique mais aussi qualification après coup, maintenant qu’il a pardonné. Fureur ici fureur poétique inspirée par les Mus qui est personnifiée. 2 vers allitération en « m » insiste sur la perte du temps.
« Consomption » a pu influencer une lecture romantique de du Bellay puisque mort par consomption caractéristique des