Sonnet 52
Si les larmes servaient de remède au malheur,
Et le pleurer pouvait la tristesse arrêter,
On devrait, Seigneur mien, les larmes acheter,
Et ne se trouverait rien si cher que le pleur.
Mais les pleurs en effet sont de nulle valeur :
Car soit qu’on ne se veuille en pleurant tourmenter,
Où soit que nuit et jour on veuille lamenter,
On ne peut divertir le cours de la douleur.
Le cœur fait au cerveau cette humeur exhaler,
Et le cerveau la fait par les yeux dévaler,
Mais le mal par les yeux ne s’alambique pas.
De quoi donques nous sert ce fâcheux larmoyer ?
De jeter, comme on dit, l’huile sur le foyer,
Et perdre sans profit le repos et repas.
Problématique : Quelle place les larmes, typique de la poésie amoureuse, trouve t-il dans un recueil dont l’objet n’est pas l’amour ?
Plan :
I- Les larmes et les pleurs selon Du Bellay 1- Perçu par les autre comme médicament de la douleur 2- Un mécanisme Scientifique 3- Mais en réalité, c’est un mécanisme inutile
II- Une déception que les larmes et les pleurs ne peuvent atténuer 1. Un choix douloureux, un regret qu’on ne peut divertir par les pleurs 2. Les pleurs et les larmes amplifient sa douleur
Introduction :
Les larmes et les pleurs sont perçus en général, comme des remèdes aux douleurs, mais dans ce texte, nous allons voir que Du Bellay est contre cette idée. Quelle place les larmes, typique de la poésie amoureuse, trouve t-il dans un recueil dont l’objet n’est pas l’amour ? Apres avoir vu que les larmes est un mécanisme inutile, nous verrons que Du Bellay à une telle déception que les larmes ne peuvent atténuer.
1aPerçu par les autre comme médicament de la douleur
Dans les deux premiers vers, Du Bellay emploi un conditionnel :
Si les larmes servaient de remède au malheur,
Et le pleurer pouvait la tristesse arrêter,
Ici, il veut contredire les autres, prouver que les larmes ne sont pas un remède au malheur
1bUn mécanisme