Sonnet pour helene de ronsard
INTRODUCTION
En 1578, alors qu’il sent la vieillesse approcher, Pierre de Ronsard, « prince des poètes » au XVI° siècle marqué par la poursuite de la Renaissance en Europe, écrit les Sonnets pour Hélène. Ce recueil poétique célèbre son amour pour une jeune femme, Hélène de Surgères. Dans le 24° sonnet de la 2° partie, il lui présente d’abord un tableau saisissant de la vieillesse et de la mort, avant de lui proposer un véritable Carpe Diem. Il fait prendre conscience du temps qui conduit à évoquer la vieillesse dans ce sonnet. Si elle se reconnaît dans l'image cruelle d'une jeune femme nostalgique, elle comprendra qu'il faut profiter du présent.
En quoi l’auteur interpelle-t-il le personnage éponyme de ce sonnet ? D’abord nous allons étudier la singularité de la déclaration sentimentale, puis la solennité de la poésie et enfin le lien entre le présent et le futur.
I. SINGULARITE DE LA DECLARATION SENTIMENTALE
1. Une demande peu plaisante.
Sa beauté est passée. Ce sonnet a été écrit pour Hélène, or il ne cherche pas à la célébrer mais lui renvoie plutôt une image peu flatteuse d'elle même. Sa beauté n'apparaît qu'à l'imparfait « Ronsard me célébrait du temps que j'étais belle » (v.4).
Son dédain. Au moral non plus, Hélène n'est pas célébrée. Son attitude en face de Ronsard est évoquée pour être regrettée. Elle apparaît en effet dans une attitude de dédain en face de l'amour qui lui est offert « regrettant mon amour et votre fier dédain » (v.12).
Sa vieillesse, non sans une certaine cruauté, Ronsard préfère envisager l'heure des souvenirs mélancoliques. A deux reprises, il se plaît à faire envisager à Hélène sa vieillesse : « Quand vous serez bien vieille » (v.1), « vous serez au foyer une vieille accroupie » (v.11).
2. La méticulosité du crade spatio-temporel
Au vers 1, les circonstances : "au soir", "à la chandelle", qui permettent d'imaginer la scène ne manquent pas de douceur. En effet,