Souffles et suffocations d'Antonin artaud
Érudit est un …afficher plus de contenu…
Les « Fragmentations » seraient « une espèce de révision haletante de la cul ture, une abracadabrante chevauchée du corps à travers tous les totems d'une culture ruinée avant d'avoir pris corps ». Artaud dit traverser tous ces totems, ceux d'une culture non incarnée à l'aide de son corps, dans une chevauchée incohérente et extraordinaire où ce corps devient en fait celui qui est traversé par les envoûtements, les saletés, les agressions et tentatives d'empoisonnement et il leur survit, mais dans quel dessein ?
Les « Lettres » racontent comment « le corps souf frant qui entreprit cette chevauchée se découvre : et on voit bien qu'il s'agit d'un homme qui est un homme et non un esprit ». L'homme est bien …afficher plus de contenu…
Il y aurait alors recherche d'une récupération d'autorité. Artaud confirme : « Je travaille sans arrêt avec les forces de mon souffle que je peux appeler inné puisque je le fais moi-même sans intervention d'un dieu, d'unjésus-christ ou d'un esprit. » Avec Artaud, ce n'est plus le dieu qui fait une révélation, mais lui. La folie, tout comme la poésie perdent leur part d'inspiration divine. Il s'agit d'une position extrêmement diffi cile à tenir pour quelqu'un qui a été interné longtemps et se sait soup çonné de délire. La situation de l'écrivain ayant été interné est celle d'une autorité niée à la fois comme personne et comme auteur. Ces éléments conduisent Artaud à ne plus vouloir dépendre que de sa conscience