Souffrant
Si l’impétrant que je fus il y a 12 ans avait su qu’il fallait « être souffrant », il n’aurait pas manqué de s’alarmer.
Dans le monde profane, nous devons être « avenant », « souriant », mais pas souffrant. Cet état est banni jusqu’à la phase ultime de notre passage sur terre….
Et pourtant, cet état, dont j’ai fait mon thème de planche ce soir, est déterminant pour le F.M.
1 – POURQUOI SOUFFRIR :
Le FM ne peut se contenter d’une approche livresque de son nouvel univers.
Bien sur, ,il lui faut lire pour découvrir la F.M, mais passé le stade de quelques mois, le jeune frère aura compris que son évolution ultérieure ne dépend pas de l’assimilation du contenu d’une bibliothèque. Le F.M. ne travaille pas à la préparation d’un diplôme.
Apprendre par cœur « le manuel d’instructions morales » pour les besoins d’un passage serait un exercice fastidieux et d’un intérêt incertain.
Notre parcours n’est pas intellectuel et diplômant mais initiatique et intérieur.
La cérémonie de réception, c’est l’ouverture de la porte du Temple.
Bien évidemment, ce soir fameux, j’ai été « reçu F.M ».
Mais ce n’est pas un achèvement mais le début d’une aventure.
Et quelle aventure : dépenaillé, chaussé d’une pantoufle, il nous faut voyager dans l’obscurité avec la pointe d’une épée sur le cœur.
Quelle est la finalité de cette réception et plus largement de notre parcours en F.M. : la découverte de soi et l’amélioration de notre personne.
Si l’on se contente du personnage social qui est le notre , sitôt ressorti sur le boulevard Garibaldi on ne peut parvenir à atteindre notre but.
Il nous faut accepter de lutter contre l’image convenue de soi-même et le personnage plus ou moins honnête et sincère que nous sommes « à l’extérieur du Temple ».
Bousculer notre confort intérieur et accepter la part de faux semblant qui est en nous, voilà une épreuve difficile qui nous promet de la souffrance.
Il est infiniment plus confortable de passer une soirée avec de bons