Sous l'orage
Des grèves, encore des grèves, toujours des grèves… Le rituel des grèves commence à hanter le sommeil des parents d'élèves. Dans l'école publique sénégalaise, les années se suivent et se ressemblent. Malgré l'affaiblissement des appareils de lutte des travailleurs, les organisations d'enseignants ont su trouver l'énergie vitale nécessaire pour se réorganiser et faire face à un gouvernement qui semble ne porter aucun intérêt pour la formation des enfants des Goorgorlous.
Au lieu de s'attaquer aux vrais problèmes de l'école, le gouvernement a choisi de poursuivre sa politique de liquidation des syndicats d'enseignants. Cette politique bien élaborée semble s'appuyer sur une stratégie articulée en trois points : Relever le taux du budget national alloué à l'éducation avec une politique d'augmentation de salaires, généraliser les bourses ou aides versées aux étudiants et mettre en œuvre une politique d'émiettement des organisations syndicales pour les réduire à des entités vulnérables facile à domestiquer voire phagocyter.
Malgré les différentes augmentations de salaires, annoncées en grande pompe, dans la fonction publique et qui, malheureusement, ont été littéralement anéanties par un coût sans cesse croissant de la vie, le front social n'a pas connu de répit ces dernières années. Le secteur le plus touché reste sans doute celui qui a reçu la plus grande part du budget : l'éducation.
De Saint-Louis à Ziguinchor, en passant par Thiès, Dakar et Bambey, aucune université n'a été épargnée. Enseignants et étudiants rivalisent d'ardeur : les premiers nommés victimes de plus en plus d'une politique de précarisation de leur fonction et les seconds d'un processus continu de dégradation de leurs conditions de vie et d'étude.
Un faisceau d'indices concordants nous conforte dans l'idée que l'autorité encourage, voire commandite la scission de certaines organisations syndicales jugées fortes, donc