Souvenirs et nostalgie
D’ores et déjà, l’évocation des souvenirs est souvent accompagnée par la nostalgie qui n’est pas bonne conseillère comme l’on dit car elle crée en nous des sentiments d’autant plus contradictoires qui se traduisent par une jouissance douloureuse qu’ils nous empêchent de voir la réalité des choses et nous poussent à idéaliser les souvenirs, or l’idéal n’est qu’illusion. Encore les souvenirs, qu’ils soient agréables ou terribles, ne font-ils que de nous affliger le cœur par des illusions éphémères, or toute l’énergie et la détermination de l’individu est orienté vers le présent et vers l’avenir qui demeurent les temps de l’action et de la réalisation de soi. En revanche, il existe des souvenirs qui sont plus vivants et voire plus réels que la réalité même : ce sont ces souvenirs qui rappellent des êtres chers qui font preuve de reconnaissance et de loyauté en gardant leurs souvenirs bien vivants ; dans cette perspective, Joubert admet qu’ « il faut compenser l’absence par le souvenir puisque la mémoire est le miroir où nous regardons les absents ». En outre, quoique le fait de se souvenir du passé n’aille rien changer, on peut tout de même tirer des morales à partir des erreurs relatives à cette époque. Ainsi, rien ne peut mieux illustrer cette attitude que la citation de Bussières qui voit que « le souvenir est notre plus fidèle compagnon ».
En définitive, bien que certains souvenirs soient illusoires parce qu’ils paraissent futiles ou qu’ils nous empêchent de voir la réalité