Sphère d'influence américaine 1945-1956
Annie Lacroix-Riz, cours sphère d'influence américaine 1945-1956, 2e semestre 2009-2010
Sur les thèses classiques, renvoi à toute la littérature française, de Mélandri à Bossuat. Une exception, particulièrement utile pour ceux qui ne lisent pas l’anglais, la synthèse d’Yves Durand sur le « révisionnisme » anglo-saxon sur la Naissance de la Guerre froide, éditions sociales, 1984. Peur des Soviets ou poursuite d’une vieille politique de reconstruction prioritaire de l’Allemagne, clé de la Porte Ouverte en Europe? (Et cf. mes travaux dont livres, notamment Le choix de Marianne). Dernière synthèse en date sur le sujet, la capacité d’initiative américaine contre l’URSS affaiblie et le poids décisif du facteur allemand, Carolyn Eisenberg, Drawing the Line.
Deux grands belligérants et deux grands vainqueurs d’apparence dans la Deuxième Guerre mondiale : de fait, un grand belligérant face à la Wehrmacht, URSS, ruinée par guerre malgré sa victoire, et pesant peu sur paix; un grand vainqueur, considérablement enrichi, États-Unis, qui ont élaboré paix, non, comme naguère, auprès de France et Angleterre, mais dont pouvoir de décision désormais infiniment supérieur à celui de 1918 (cf. cours suivant).
I. Les États-Unis et les projets de réorganisation de l'Europe occidentale 1945-1947
1. Vers la reconstruction prioritaire de l’Allemagne
Comme naguère, au cœur du problème, le sort et le rôle de l'Allemagne - reconstruction prioritaire de l’héritier (occidental) du Reich - au cœur des projets de la Porte Ouverte. Mais une Allemagne divisée entre les deux principaux vainqueurs - bien que les Occidentaux soient trois, Américains dans le Sud (Bavière, Bade-Wurtemberg, Hesse), Grande-Bretagne dans le Nord, et lambeaux prélevés sur leurs zones pour la zone d’occupation française à Potsdam. Thèse classique très dominante en France : poids de « guerre froide » dans division, et grands changements de 1947, cf.