Spleen, sonnet
Tout au long du poème, les facteurs susceptibles de favoriser le Spleen de l’auteur frappent par leurs nombres et surtout leurs intensités. Qualifiée hyperboliquement d’« éternelle » au vers 2, la « pluie » semble ne jamais vouloir cesser. Sur un plan lexicale, le « suie » du ver 3, les « hombres », les « fiacres » ou encore « la boue » du vers 10 assombrissent considérablement le tableau désolant que Laforgue dresse de la rue. Pour finir, à la monocorde climatique et à la tristesse spatiale répondent l’absence de nouveauté et une certaine vacuité générale. L’accumulation du vers 9 prend la forme d’un irrévocable constat : celui de l’impossibilité de trouver pour le poète, un intérêt quelconque pour quelque chose ou pour