Sponde, tout s'enfle contre moi
En 1883 parait Une Vie, premier roman de Guy de Maupassant, déjà connu à cette époque pour ses nouvelles. Il relate la vie de Jeanne Le Perthuis des Vauds, jeune fille rêveuse et idéaliste qui sera brisée par les désillusions du mariage puis de son fils.
L’extrait que nous avons étudié se situe au chapitre 8, à la moitié du roman, et relate un évènement essentiel dans la vie de Jeanne, la mise au monde de son enfant
Notre approche du texte s’articulera autour de la double douleur et de la résurrection
I) La double douleur
a) La souffrance physique
_ repères temporels « dans les minutes d’apaisement » (1) pas de répit pour Jeanne, souffrance intemporelle
_ Champ lexical de la douleur « spasme » (10) « déchirait » (4) « douleur » (2) omniprésence de la souffrance physique
_ Allitération en « s » « convulsion » (10) « saisit » (10) « spasme » (10) « si » (10) « se » (10)
_ Utilisation du discours direct « Je vais mourir, je meurs » (10/11) et passage du futur proche au présent + « tuait » (13) vivacité et force des propos, Jeanne a la limite de la mort
b) La douleur morale
_ Banalisation des personnages qui sont avec Jeanne « la garde et le médecin » (17) « ils » (17) solitude de Jeanne
_ blasphème « un besoin de maudire emplit son âme » (10/11) plus de recours à Dieu
_ Qualifications péjoratives pour Julien « homme égoïste » (8/9) + champ lexical de la lassitude « ennui » (8) « indifférence » (8) « insouci » (8) Julien ne se sent pas concerné par la naissance de son fils, qui même l’ « irrite » (9)
_ Jalousie envers Rosalie « l’autre » (8) « sa bonne » (3) + accusation de l’enfant « l’enfant inconnu qui la tuait » (13) + aversion profonde envers Julien « une haine exaspérée contre cet homme qui l’avait perdue » (12) haine totale pour tout le monde, isolement extrême
_ Répétition de « et » (12/13) et utilisation de phrases amples : 2 phrases pour le premier paragraphe « dans les minutes … la